Précis de topographie – Utilisation de la carte


Sommaire

 


La lecture de la carte exige :

  • la connaissance des signes conventionnels ;
  • l’utilisation du figuré du terrain.

La connaissance des signes conventionnels, alphabet de la carte, s’acquiert par l’étude attentive du tableau de ces signes. Les cartes I.G.N. portent dans leur marge un extrait de ce tableau contenant les signes particuliers utilisés dans chaque feuille.

Le figuré du terrain. L’œil s’habitue assez rapidement à reconnaître sur la carte la nature des différents mouvements élémentaires représentés. La restitution des lignes caractéristiques étudiées précédemment permet de relier ces mouvements entre eux et de se faire une idée exacte de l’ensemble du relief.

Identifier la représentation du terrain

Pour rechercher sur la carte la position des détails du terrain ou pour effectuer l’opération inverse, il est nécessaire :

  • d’orienter la carte ;
  • de déterminer le point de station ;
  • de procéder à l’identification.

Ces trois opérations élémentaires sont menées simultanément et les résultats obtenus sont améliorés progressivement. Une orientation, même approximative, permet une détermination approchée du point de station et d’identification de points nets du panorama. Ces éléments sont ensuite utilisés pour améliorer l’orientation, préciser la position du point de station, identifier les points plus difficiles à situer.

Orienter la carte

Orienter la carte, c’est amener les lignes de la carte à être parallèles (et de même sens) aux lignes correspondantes du terrain. Pour réaliser ce parallélisme, il suffit de rendre une des lignes de la carte parallèle à la direction correspondante du terrain.

Orientation à l’aide d’une droite de la planimétrie

Cette ligne de la carte peut être une ligne droite de la planimétrie (section assez longue de route droite sur laquelle on stationne, par exemple).
Ayant reconnu sur la carte la partie de route sur laquelle on se trouve, placer, à défaut d’appareil de visée plus précis, une règle ou un crayon contre cette ligne, puis faire tourner la carte pour viser l’extrémité la plus éloignée de la section droite de la route sur le terrain. (Attention ne pas se tromper de sens.)

Orientation à l’aide d’un alignement.

 Capture d’écran 2014-03-06 à 22.47.51

Cette ligne peut être aussi l’alignement de deux points du terrain identifiés avec certitude sur la carte (le sommet d’une montagne et le clocher d’un village que l’on voit sur le même alignement, par exemple).
Faire passer le biseau de la règle par les deux points de la carte et viser le point le plus éloigné.
Cette ligne peut être enfin un méridien ou un axe des Y du quadrillage.
La direction correspondant à cette ligne n’étant pas indiquée sur le terrain, on la définit au point de station :

  • soit par rapport à la direction du nord magnétique donnée par l’aiguille aimantée d’une boussole en tenant compte de la déclinaison (voir ci- dessous)
  • soit par rapport à la direction d’un astre, soleil ou étoile, directement ou à l’aide d’une montre, mais ce procédé est approximatif.

Orientation à l’aide de la boussole

  • Boussole-aDescription
  • Ci-contre est présenté un type de boussole simple.
    Elle comporte :
  • une aiguille magnétique indiquant la direction du nord magnétique terrestre (NM),  elle pivote dans une cuve transparente remplie de liquide pour amortir rapidement ses oscillations.
  • Une rose orientable, graduée en degrés (360), elle permet d’effectuer les opérations de relèvement.
  • Une tablette translucide pour regarder la carte en transparence.
  • La tablette possède une flèche permettant son alignement avec un méridien de la carte. D’autres modèles de boussoles possèdent plusieurs traits parallèles utilisables dans le même but.
    La flèche peut aussi servir lors des mesures du relèvement.

  • Deux échelles graduées, une en pouces, une en mm. elles permettent de calculer les distances ou d’effectuer le report d’une coordonnée GPS sur la carte.

Avertissement :

  • La proximité de masses magnétiques (objet en fer) ou de courants électriques de grande intensité fait dévier l’aiguille qui ne prend plus la direction du nord magnétique. Il est donc nécessaire, pour ne pas fausser la mesure, de se tenir éloigné d’une vingtaine de mètres des masses magnétiques (véhicule, tôles, piquets métalliques, etc.) et/ou des lignes d’énergie électrique.
  • Malgré une certaine tolérance de la boussole, il est souhaitable de la maintenir le plus horizontalement possible durant les mesures.
Variantes

La boussole décrite ci dessus peut-être qualifiée de générique. Il existe de nombreuses variantes, sans parler des modèles électroniques.
Parmi tous les modèles existants, citons :

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Modèle avec loupe et réglette graduée.
A noter les trous (rond & triangle) pour dessiner les symboles de course d’orientation.

4 R

Boussole avec miroir permettant un relèvement des azimuts aisé.
Le miroir peut aussi servir en survie.
Cadran solaire, repères phosphorescents.

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Boussole avec compas de visée par prisme permettant une précision de visée de 0,5°.
Plaquette avec loupe et repères phosphorescents.
Échelles graduées verticale et horizontale 1/25 000, 1/50 000 et 1/63 360 pour les calculs de position UTM avec ses graduations verticales et horizontales jusqu’à 1 000 m..
Gradué en millième.

Orientation de la carte

Rappel : Par convention, le Nord est toujours situé en haut de la carte.

Premier procédé

Placer la graduation à° (ou 360) de la rose en coïncidence avec le trait de la flèche.
Placer la boussole sur la carte, la flèche fixe en coïncidence avec la direction du nord magnétique tracé sur la carte.
Tourner la carte jusqu’à ce que l’aiguille indique la graduation 0 (ou 360) sur la rose.

Deuxième procédé

declinaison-m 1Définir d’après la figure portée sur la carte la valeur de la déclinaison magnétique.
Soit par exemple 2°43′ ouest.
Tourner la rose en amenant la graduation correspondant à la déclinaison magnétique en face du trait de la flèche.
Placer la boussole sur la carte, la flèche (ou un bord de la tablette) en coïncidence avec un trait nord-sud du carroyage.
Tourner la carte jusqu’à ce que l’aiguille indique la graduation 0 (ou 360) sur la rose.

 Direction de marche

Le relevé de la direction de marche se détermine sur la carte.
Le but est de déterminer un azimut à partir de la carte permettant de rejoindre un point, généralement hors de vue.

      1. Releve-azimut-geoPlacer un bord de la tablette ou un trait repère de la boussole sur la ligne passant par le point de station et le point à atteindre tous deux sur la carte.
      2. Tourner la rose de la boussole pour faire coïncider sa graduation 0° (N) avec la direction du nord géographique de la carte.
        (tourner la rose afin que ses traits soient parallèles ou superposés à un méridien de la carte).
      3. Ajouter (ou retrancher) la déclinaison magnétique et modifier en conséquence la position de la rose.
      4. Le cap magnétique (ou route magnétique) à suivre pour atteindre le but est maintenant indiqué par la rose en face du trait de repère sur la tablette.

Vous pouvez maintenant ranger la carte, il vous suffit de marcher au cap magnétique calculé pour atteindre le but.

Azimut magnétique d’une direction ou d’un point

Releve-azimut-terrainPour effectuer cette mesure sur le terrain, il est nécessaire de tenir la boussole à hauteur d’oeil et de la maintenir le plus horizontalement possible.

    1. Pointer viser, avec la flèche de la tablette, la direction à relever.
    2. Orienter la rose de manière à faire coïncider sa graduation 0° avec le nord magnétique indiqué par l’aiguille aimantée.
    3. L’azimut magnétique est indiqué par le trait de la flèche en face de la graduation correspondante sur la rose.

En gardant ce réglage de la rose, on peut, au cours de la marche, vérifier régulièrement que l’on ne dévie pas du cap choisi.

L’erreur volontaire

En partant d’un point connu, il peut arriver que l’on soit amené à traverser un terrain hors chemin pour rejoindre un point précis sur un autre chemin. Si l’on suit l’azimut relevé sur la carte il y a de fortes probabilités de ne pas atteindre le point souhaité car on ne saura pas si l’on est à droite ou à gauche de celui-ci. Il est donc préférable de décaler l’azimut soit à droite, soit à gauche pour choisir un itinéraire plus facile à identifier, et, ensuite rejoindre le point recherché. Le plus court chemin entre deux points n’est pas toujours la ligne droite 😉

Précédent : Les formes du terrain et leur représentation


Bibliographie

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