Vous l’avez remarqué l’aviation tient une place importante dans ma vie. Evidemment dès que mon emploi du temps m’en donne la possibilité je participe aux activités de l’ANAMAN (Association Nationale des Amis du Musée de l’Aéronautique Navale) pour participer à la mise en valeur des collections.
Le musée prenant de plus en plus d’importance nous avons eu le plaisir et l’honneur de faire l’objet d’un reportage sur C17 Infos. Sans plus attendre je vous propose cette vidéo qui, je l’espère, vous donnera l’envie de pousser la porte du hangar :
Bon, le reporter a un peu tendance à confondre porte-avions et sous-marins, mais c’est pas grave notre vice-président rattrape le coup 😉
J’ai toujours ressenti une profonde frustration à la lecture d’un panneau ou d’un logo m’interdisant de photographier dans l’enceinte d’un musée ou d’une exposition. Cette frustration s’est même bruyamment manifestée lors de la visite d’un certain château des Milandes. A la lecture dudit panneau, bien en vue à côté de la caisse, je décidai de quitter ma petite famille pour la laisser poursuivre seule, n’étant pas par ailleurs persuadé de l’intérêt photographique des robinets en or…
A ces mots la caissière crut bon de me questionner sur la motivation de mon abandon. Au ton employé, je présumai qu’elle percevait dans mon attitude de refus une manifestation de rejet pour ce monument incontournable du patrimoine national.
Je lui expliquais que, ne pouvant y faire les photos souhaitées, je préférais ne pas participer à la visite.
La demoiselle insista en me faisant remarquer que des photos étaient en vente dans l’inévitable boutique située sur le parcours menant à la sortie de l’édifice. Elle reçut en retour une réponse d’un ton qui oscillait entre ironie et agacement “Je souhaite pouvoir rater mes photos moi-même” !
Par delà l’anecdote, je comprends la nécessité d’interdire les photographies à l’aide du flash. J’admets que les propriétés privées interdisent carrément les photographies au nom du droit à l’image des biens (et se réservent les bénéfices de leur vente). Mais je ne supporte absolument pas que les monuments nationaux pratiquent les mêmes interdits ! Enfin, pas tous.
En effet, voici des biens culturels, pour lesquels les acquisitions restaurations et entretiens, ont été financés en grande partie par le public qui les visite grâce à ces contributions tant critiquées : les impôts. Nous sommes donc tous co-propriétaires de ces chefs d’oeuvres que l’histoire et les générations précédentes nous ont légués. Eh bien, ces co-propriétaires n’ont pas le droit de photographier ce qui leur appartient, même en respectant certaines obligations de bon sens (flash interdit, on ne touche pas les objets, on n’ouvre pas les vitrines, etc.). Que diriez-vous si l’on vous interdisait de photographier votre jardin ?
Je soumet à votre pieuse lecture cet article du site “l’Atelier des icônes”. Les mécanismes d’appropriation intellectuelle et les dégâts collatéraux de ces interdits y sont, à mon sens, détaillés avec une excellente justesse. Mesdames, messieurs, par ici la lecture…
Mais là où l’on voit poindre un danger encore plus grand, c’est lorsque ces interdits touchent de plus en plus de domaines de la vie courante. Prenez, par exemple, le cas de quelques convives attablés dans un restaurant et photographiant les plats qu’ils s’apprêtent à consommer (et qu’ils payerons ultérieurement). Sans se forcer, le lecteur trouvera d’autres exemples…
A quand l’interdiction de photographier les poubelles dans une rue ? Faudra t-il, un jour, exhiber un permis de port d’arme pour avoir l’autorisation de photographier pour son plaisir ? Combien de temps encore la faculté de jouir de notre passion nous sera t-elle octroyée ?
Autant de questions dont je vous laisse le loisir et l’ironie de commenter 😉
Comme disait le chroniqueur : “je vous salue, nous vivons une époque moderne…”