Le système Bernhad / Bernhardine

Le système Bernhad / Bernhardine

Cette page résume la description de ce moyen de radionavigation décrit sur l’excellent site de Franck Dörenberg

Le système Bernhard/Bernhardine est un moyen de radionavigation développé pour permettre aux chasseurs de la Luftwaffe une interception précise des bombardiers alliés. Développé par Telefunken à partir de 1935, le système est entré en service en 1941.

Le système se compose :

  • de stations sol – Bernhard.
  • d’un système d’impression (Hellschreiber) embarqué dans les aéronefs – Brenhardine.

L’ensemble travaillait dans la gamme de fréquences VHF allant de 30 à 33,1 MHz.

Les stations sol Bernhard (FuSAn 724/725)

La station sol émet en VHF selon un diagramme de rayonnement tournant.
Elle transmet en permanence son indicatif et momentanément l’azimuth de son antenne au format Hellschriber (du nom de l’ingénieur Rudolf Hell). Elle peut également transmettre de courts messages au lieu de l’azimuth afin de transmettre les informations utiles à l’interception.

Le diagramme tournant était activé seulement lorsque les aéronefs ennemis étaient à portée des chasseurs et que la phase d’interception était engagée.

Aérien tournant d’une station Bernhard
  • La puissance émise était de 2 x 500 Watts pour l’émetteur FuSAn 724 et 2 x 5000 Watts pour l’émetteur FuSAn 725.
  • L’aérien avait une hauteur de 28 m et une largeur de 35 m, il était animé d’un mouvement de rotation de 12° / seconde (2 tours / mn) avec une précision de ± 0,2 %. La rotation (mécanique) était assurée par 4 chariots tournant sur un rail circulaire de 22,6 mètres de diamètre. L’ensemble pesait 120 tonnes.

Le diagramme de rayonnement était formé par deux lobes :

  • Un lobe directif avec son maximum dans l’axe théorique de l’antenne, il transmet en permanence les données au format Hellschreiber (identifiant de la station, azimuth de l’antenne, messages texte).
  • Un double lobe directif avec un creux dans l’axe théorique de l’antenne, ils transmettent en permanence un signal VHF modulé en amplitude (A2).
Correspondance lobes émission et impression Hellschreiber

Lorsque l’aérien pointait son diagramme en direction d’un aéronef, le récepteur-imprimante de ce dernier recevait une émission A2, de fréquence BF1 présentant un “étouffement” lors du passage de l’axe du lobe de l’antenne émission dans sa direction.
Simultanément il recevait les informations d’azimuts du pointage de l’antenne  (format Hellschreiber)  transmis en A2 sur une fréquence BF2 et les transcrivait sur la bande de papier.
Par lecture directe, l’opérateur connaissait l’azimuth pour la station reçue (la référence était le nord vrai).

Des stations sol ont été construites en Allemagne, France, Danemark, Hollande, Pologne, Tchécoslovaquie, Autriche.

Implantations des stations Bernhard

Le récepteur bord Berhardine (FuG120)

Le système est constitué d’un récepteur VHF ordinaire suivi d’un étage d’amplification BF et du Hellschreiber (FuG -> FunkGerät).

Synoptique du système Berhardine Fug120

 

Face avant du HS120

Le principe de l’impression des signaux est montré avec l’animation ci-dessous (impression du caractère 3).

Principe de l’impression du HS120

Les transistors n’existaient pas encore, la radio fonctionnait avec les tubes à vide et beaucoup de fonctions étaient réalisées avec des principes électromécaniques.

Intérieur du HS120

Pendant et la seconde guerre mondiale, les stations Bernhard ont été détruites. Après la fin de la guerre, celles qui n’avaient pas été détruites ont été démantelées. Restent quelques infrastructures en béton, indestructibles, certaines servent de base pour des pylônes de télécommunications modernes.

Voir quelques photos ici.

Ce système préfigurait les équipements de radionavigation à diagrammes tournants. Le VOR sera le plus emblématique de ceux-ci.


Références :

  • Franck Dörenberg – Un site très complet qui détaille tous les principes dans tous les détails de ce moyen de radionavigation.
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